
Après La Vraie Vie d’Adeline Dieudonné (qui a, je le rappelle, remporté le Grand Prix des lectrices ELLE 2019), les éditions L’Iconoclaste ont encore frappé très fort. Une bête au Paradis est un excellent roman. Un véritable coup de coeur.
Le Paradis n’est pas celui que vous croyez, la vie est loin d’y être douce. Le Paradis c’est la ferme d’Emilienne. La vieille femme y vit entourée de ses bêtes, bien sûr, de ses petits-enfants, Blanche et Gabriel, et de Louis, une brebis égarée à qui elle a ouvert les bras. Le Paradis c’est un monde à part entière. Un monde qui coule dans les veines de Blanche. Le Paradis c’est sa vie.
Oui mais voilà, quand Blanche tombe amoureuse du bel Alexandre, follement amoureuse, l’équilibre vacille. On comprend vite que la bête dont parle le titre c’est elle. Quand la douleur la transforme en animal, nous sommes les témoins de sa métamorphose (ici, rien à voir avec Kafka !).
Vous l’aurez compris, le Paradis n’est pas exempt de violence. Violence des hommes surtout, violence de la vie. J’avoue avoir trouvé, à plusieurs reprises, des airs de La Vraie Vie et de Né d’aucune femme (en moins traumatisant tout de même). La violence n’est cependant jamais gratuite, elle sert toujours le propos. Avec finesse et pertinence. Si la violence est animale, elle répond ici à la perversité, à la duplicité, à la malveillance et à la lâcheté humaine. C’est ainsi que l’Homme se transforme en bête.
Un dernier mot sur le style de Cécile Coulon que je découvrais pour la première fois avec ce roman : j’ai adoré. C’est direct sans être simpliste pour autant. Il y a même une certaine poésie. Et elle ne tombe jamais dans les clichés. C’est un bonheur à lire.
Un récit âpre, une plume féroce. Je recommande !
Une bête au Paradis de Cécile Coulon est disponible aux éditions de L’Iconoclaste (2019, 352 pages).
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