Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, Anna Gavalda (Le Dilettante, 1999)

Hier soir j’ai ressorti de ma bibliothèque un livre qui doit avoir vingt ans au moins, un recueil de nouvelles dont j’ai toujours adoré le nom : Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. C’est beau, non ?

Et je l’ai relu d’une traite, comme ça. Un véritable plaisir.

Douze nouvelles, douze tranches de vie comme je les aime. Le quotidien dans toute sa poésie et sa médiocrité, avec des rêves, des envies, des fantasmes, des déceptions.

L’amour. La vie.

Un sourire échangé avec un inconnu en remontant le boulevard St Germain (« du côté pair, le plus élégant »). Les instants suspendus dans l’attente du résultat d’un test de grossesse. La sortie d’une boîte de nuit en province. Le premier amour de colo que l’on retrouve bien des années après, au bras d’un autre. Un homme hanté par un accident de voiture. Une vétérinaire seule face au machisme du monde rural. Aimer une femme, en épouser une autre et penser à la première toute sa vie. Avoir rendez-vous avec un éditeur, « dans une rue chic de la rive gauche » pour son tout premier manuscrit.

J’aime les nouvelles. Je suis sensible à leur format, parfait à picorer. En quelques pages à peine, on plonge dans un univers. J’ai toujours été admirative de l’exercice, de sa concision, de sa précision, de son pouvoir d’évocation. Difficile ici de ne pas s’identifier parfois aux personnages, tellement proches, tellement touchants par leur humanité.

Là encore, ça n’a pas loupé, avant de descendre les escalators pour prendre le métro, j’ai jeté un dernier regard circulaire au cas où y’aurait quelqu’un… Et à chaque fois dans les escalators, mon sac me paraît encore plus lourd.

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part… C’est quand même pas compliqué.

Hier soir j’ai ressorti de ma bibliothèque un livre qui, il faut bien le dire, ne m’avait pas autant plu il y a vingt ans. Seul le titre m’était resté. Entre temps, la vie est passée. Il aura fallu vingt ans pour que la rencontre ait finalement lieu. Vingt ans pour trouver le bon moment. Cette fois, la magie a opéré.

La lecture est une histoire de rendez-vous. 

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Anna Gavalda, est disponible aux éditions le Dilettante (1999, 224 pages) et en J’ai Lu (2001, 158 pages).

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s