
Lulu est le roman parfait pour prendre l’air et remplir ses poches de coquillages. C’est un roman d’une rare poésie, un conte sur la différence, la sensibilité. Une ode à la mer.
L’école est mon échappatoire, le lieu de toutes les parenthèses. J’apprends. Je happe chaque mot prononcé par la maîtresse, je m’immerge d’informations, entendues, lues. Je m’enlivre. Je pénètre pleinement chaque page de toutes mes petites cellules grises.
Lulu est un petit garçon à part. Un petit garçon trop couvé par sa mère, un petit garçon qui ne parle pas et va trouver la liberté sur une plage. Il se met alors à collectionner tous les trésors que lui offre la mer : coquillages, bouteilles, bois flottés… pour constituer un merveilleux cabinet de curiosités.
J’ai été happée dès les premières lignes (l’incipit est merveilleux !), et l’émotion m’a saisie au moment où Lulu prononce son premier mot – pour ne plus me quitter. Les nuances (de couleurs, de sensations) sont superbes, le rythme maîtrisé.
Un Lulu inoubliable, un formidable premier roman !
Sur les rives de la lointaine Atlantique, quelque part très à l’ouest, flottent à l’entrée de mon cabinet de curiosités trois verbes en lettres capitales : croire, creuser, rêver.
Lulu, de Léna Paul-Le Garrec, est disponible aux éditions Buchet Chastel (2022, 176 pages)